

mais vous, vous rentrez sur les terres de mon égotisme (*Bertrand Espitalier)
Petite histoire de la rencontre avec le numéro 2 du gouvernement
Tout ça pour dire que j’ai été extrêmement surpris d’être invite à rencontrer Jean-Louis Borloo à l’occasion du Grenelle de l’environnement.
Comment en suis-je arrivé là ?
En fait, j’ai été convié à cette rencontre parce que vous êtes en train de me lire. J’ai été invité parce que je tiens un blog (depuis environ 2 mois) et que j’étudie la blogosphère.
A l’occasion de ce Grenelle de l’environnement, le ministère et l’agence de relation publique Ogilvy PR ont organisé “une rencontre informelle” entre Jean-Louis Borloo et une trentaine de bloggueurs.
Comment je connais l’organisateur de la rencontre
Je suis en relation avec Eric Maillard, DG d’Ogilvy PR, par blogs interposés (je suis ses articles au quotidien via netvibes, et Eric a eu la gentillesse de relayer l’opération “Don d’organes, une pensée pour y penser” de la Fondation Greffe de vie, suite à un mail que je lui ai adressé) et via Facebook (ce “réseau social” à la mode actuellement, qui permet de connecter des personnes se connaissant… ou pas). J’avais observé il y quelques semaines que Eric Maillard faisait partie de ce qu’on appelait les “bloggueurs influents”, ces bloggueurs qui parlent de l’actualité, des lancements de produits où ils sont invités, qui lancent les buzz, etc. Aujourd’hui, on ne dit plus “bloggueurs influents”, mais “bloggueurs à forte audience”.
Bref, le jeudi 11 octobre, Eric m’a envoyé une invitation via Facebook :
« Dans le cadre du Grenelle de l'Environnement, nous vous invitons à rencontrer Jean-Louis Borloo, Ministre d'Etat, Ministre de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement Durables, pour une rencontre informelle uniquement destinée aux blogueurs.
(…)
Ce sera l'occasion pour vous d'échanger sur votre perception et de poser vos questions sur les enjeux du Grenelle de l'Environnement. (…)»
J’ai été très surpris, j’ai cru à une “erreur de casting”, mais j’ai accepté. Lundi 15, j’ai reçu par mail l’invitation officielle du ministère.
Sur place, Eric m’a expliqué qu’il souhaitait une représentation large de la blogosphère : des bloggueurs à forte audience, des bloggueurs spécialisés dans l’environnement et le développement durable, des bloggueurs issus du monde de la com, et aussi des bloggueurs à moindre audience mais qui font partie des millions de bloggueurs anonymes.
Les bloggueurs invités
Voila comment je me retrouve dans un beau salon, avec quelques personnes que je ne connais pas vraiment :
Gregory Catel
Denis Delbecq
Benjamin Boccas
Tarik Mousselmal
Vincent Ducrey
Eric Mainville
Natacha Quester-Séméon et Sacha Quester-Séméon
Ecolo info
Pierre Vallet
Hervé Resse
Emery Doligé
Ou dont je suis les blogs :
Fred de Mai
Damien Anfroy
Gregory Pouy
Le seul bloggueur que je connais bien personnellement, c’est Greg, un camarade d’école, à la tête d’une agence spécialisée dans la communication avec les bloggueurs.
Toujours est-il que le ministre parle semble-t-il franchement. Il est convaincu qu’il va y avoir des progrès grâce à ce Grenelle de l’environnement. Sa peur est que la mobilisation retombe une fois le Grenelle fini.
Il explique qu’il a de la chance d’arriver sur le sujet de l’environnement et du développement durable à un moment où tout le monde est sensible au sujet (cf. l’effet de mode que j’évoquais en préambule). Pour lui, nous n’avons pas le choix, nous devons agir. C’est “le sens de l’histoire”.
On ne peut pas lui donner tort, on ne peut que le trouver sympathique. Forcément.
Il va donc ressortir de cette rencontre, de cette opération de communication, avec un potentiel de sympathie et une médiatisation dans la blogosphère.
CQFD.
D’ailleurs, si vous regardez la plus part des articles des bloggueurs présents à la rencontre, c’est ce qui ressort : la sympathie, la franchise, l’humanité derrière le ministre.
Jeudi matin, j’ai reçu un mail de la chef de projet d’Ogilvy PR, m’indiquant que mon article pourrait être repris sur le site officiel du Grenelle de l’environnement.
Voila une opération de communication rondement menée.
« nous tenons à vous informer que si vous le souhaitez, votre billet, vos photos, vos vidéos, réalisés à cette occasion, peuvent être publiés en ligne, sur le site Internet du Grenelle dans la rubrique « Je, tu, il…nous débattons ».
Ce que je retiens pour “le fil à couper le buzz” :
1/ un casting hétéroclite, mais finement réalisé
2/ une invitation à un événement inédit, une dimension “privilège” pour quelques “happy few”
Contexte :
C’est la Coupe du Monde de rugby en France. Le rugby à la télé, c’est le domaine réservé de France Télévision… Sauf à l’occasion de la Coupe du Monde : c’est sur TF1 que ça se passe. Et ce seul «détail» (TF1 donc) laissait présager que tous les moyens aller être mis en place pour que cet événement soit un succès dans la lignée des événements footballistiques.
C’est la coupe du monde de rugby en France donc. C’est une opportunité pour de nombreuses marques qui ont investi l’univers du sport : une bonne occasion de faire des opérations marketing / communication et du business.
Au premier rang, les marques des partenaires officiels, supporters officiels et autres fournisseurs officiels : Adidas, Orange, SNCF, Peugeot, GMF, EDF, CapGemini, Visa, Société Générale, Vediorbis, Heineken (mais chut), Fly Emirates, Toshiba, Coca-Cola, Gilbert, Clifford Change, Good Year, Mac Do
Ensuite, des marques qui ont investi l’univers sportif / rugbystique :
Daunat avec son calendrier des mordus du rugby (Daunat est déjà partenaire d’une compétition de beach rugby )
Babybel, déjà partenaire du Stade français…
Enfin, des marques opportunistes, celles qui parient que le rugby va être à la mode et va générer des ventes. Dans la lignée de la réflexion TF1.
Exemples :
Axa
Quick, associé à Frédéric Michalak (pour une fois, ce n’est pas de Christophe Michalak dont je parle ici… pourtant j’aurais bien aimé une association Quick – Christophe Michalak)
118 218 et ses héros qui se mettent à un sport qui ressemble au rugby
Volvic et son édition spéciale « Quinze »
Même Chanel a créé un balon de rugby aux couleurs de sa marque
Le cas Dim.
C’est ainsi que la marque de lingerie va saisir l’opportunité.
Les femmes ont un profond engouement pour le foot depuis 1998.
Elles auront un grand intérêt pour le rugby à compter de 2007 peut-on penser à quelques mois du lancement, lorsque les équipes de Dim conçoivent leurs actions pour cette rentrée 2007.
C’est en ce sens que Dim rajoute une rubrique Rugby à son site : vulgarisation des règles, explication du haka etc.
La problématique :
Comme je le disais plus haut, beaucoup de marques s’expriment sur le terrain du rugby, avec plus ou moins d’arguments justifiés.
Comment émerger dans le bruit médiatique ?
Idée N°1 : dépenser beaucoup d’argent en media.
Idée N°2 : être astucieux, profiter du bruit médiatique et jouer dans la blogosphère.
L’idée retenue
Montrer son soutien au monde du rugby tout en le « parasitant »
Soutien : via la thématique, déclinée sur le web et en affichage
Parasitage : via une action borderline => l’envoi de supportrices en tenue Dim lors du match France-Irlande du 21 septembre.