mercredi 24 octobre 2007

le fil à couper le buzz # 5 : Borloo rencontre les bloggeurs

Comme je le disais récemment, mardi dernier (16 octobre), j’étais invité au Ministère de l’Écologie, Développement et l’Aménagement durables pour rencontrer le ministre Jean-Louis Borloo.

Il est vrai que je suis sensible à ce sujet “à la mode”.

La mode du développement durable

Je dis à la mode, car il faut bien reconnaître qu’en ce moment, tout le monde parle de développement durable : les entreprises doivent justifier leur comportement éthique, responsable, citoyen, auprès de la population, attentive au devenir de notre petite planète. Dans leur rapport annuel, les industriels accordent désormais une part importante à leurs actions en faveur de l’environnement et pour l’avenir de la société et de la planète. Les médias relaient les inquiétudes des citoyens et sensibilisent sur les petites actions que chacun peut faire au quotidien pour que nous puissions laisser demain un monde viable pour nos enfants. Désormais, on trie ses déchets et on ne laisse pas couler le robinet quand on se lave les dents. On veut des produits qui puissant être recyclés. On veut une voiture qui pollue moins. Ça semble la moindre des choses que de se soucier de son avenir et du devenir de la planète. Ça n’a pas toujours été ainsi. Alors tant mieux. Mais reconnaissez que si nous regardons quelques années en arrière, la sensibilisation et l’intérêt n’était pas le même. Il y a donc pour moi un réel effet de mode. Espérons que cette mode ne passera pas.

Mon intérêt pour le développement durable

Pour ma part, j’y suis sensible depuis assez longtemps. A titre anecdotique, quand j’avais 12 ans, je voulais que mes parents votent pour Antoine Wechter (désormais au Mouvement Écologiste Indépendant) en 1988. Alors je ne vais pas raconter que je suis spécialiste, loin de là. Mais sensible au sujet oui. C’est sûrement une question d’éducation que je dois à mes parents, et de respect.
Cela étant dit, je n’en fais pas un grand étalage et c’est la première fois que j’aborde le sujet ici.




Petite histoire de la rencontre avec le numéro 2 du gouvernement

Tout ça pour dire que j’ai été extrêmement surpris d’être invite à rencontrer Jean-Louis Borloo à l’occasion du Grenelle de l’environnement.
Comment en suis-je arrivé là ?
En fait, j’ai été convié à cette rencontre parce que vous êtes en train de me lire. J’ai été invité parce que je tiens un blog (depuis environ 2 mois) et que j’étudie la blogosphère.
A l’occasion de ce Grenelle de l’environnement, le ministère et l’agence de relation publique Ogilvy PR ont organisé “une rencontre informelle” entre Jean-Louis Borloo et une trentaine de bloggueurs.

Comment je connais l’organisateur de la rencontre

Je suis en relation avec
Eric Maillard, DG d’Ogilvy PR, par blogs interposés (je suis ses articles au quotidien via netvibes, et Eric a eu la gentillesse de relayer l’opération “Don d’organes, une pensée pour y penser” de la Fondation Greffe de vie, suite à un mail que je lui ai adressé) et via Facebook (ce “réseau social” à la mode actuellement, qui permet de connecter des personnes se connaissant… ou pas). J’avais observé il y quelques semaines que Eric Maillard faisait partie de ce qu’on appelait les “bloggueurs influents”, ces bloggueurs qui parlent de l’actualité, des lancements de produits où ils sont invités, qui lancent les buzz, etc. Aujourd’hui, on ne dit plus “bloggueurs influents”, mais “bloggueurs à forte audience”.
Bref, le jeudi 11 octobre, Eric m’a envoyé une invitation via Facebook :

« Dans le cadre du Grenelle de l'Environnement, nous vous invitons à rencontrer Jean-Louis Borloo, Ministre d'Etat, Ministre de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement Durables, pour une rencontre informelle uniquement destinée aux blogueurs.
(…)
Ce sera l'occasion pour vous d'échanger sur votre perception et de poser vos questions sur les enjeux du Grenelle de l'Environnement. (…)»

J’ai été très surpris, j’ai cru à une “erreur de casting”, mais j’ai accepté. Lundi 15, j’ai reçu par mail l’invitation officielle du ministère.
Sur place, Eric m’a expliqué qu’il souhaitait une représentation large de la blogosphère : des bloggueurs à forte audience, des bloggueurs spécialisés dans l’environnement et le développement durable, des bloggueurs issus du monde de la com, et aussi des bloggueurs à moindre audience mais qui font partie des millions de bloggueurs anonymes.


Les bloggueurs invités

Voila comment je me retrouve dans un beau salon, avec quelques personnes que je ne connais pas vraiment :

Gregory Catel
Denis Delbecq
Benjamin Boccas
Tarik Mousselmal
Vincent Ducrey
Eric Mainville
Natacha Quester-Séméon et Sacha Quester-Séméon
Ecolo info
Pierre Vallet
Hervé Resse
Emery Doligé

Ou dont je suis les blogs :
Fred de Mai
Damien Anfroy
Gregory Pouy
Le seul bloggueur que je connais bien personnellement, c’est Greg, un camarade d’école, à la tête d’une agence spécialisée dans la communication avec les bloggueurs.



Cette assemblée est très diverse, mais il y a des points communs entre tous ces gens :
1/ ils n’arrêtent pas de prendre des photos, de filmer, d’enregistrer
2/ ils donnent l’impression d’être super à l’aise là, à discuter avec Jean-Louis Borloo. J’ai l’impression que “c’est normal qu’ils soient là” : ils sont bloggueurs, nouveaux leaders d’opinion, donc logiquement invités là où peu de monde à accès. Confidence pour confidence, personnellement, fréquenter les ministères, ce n’est pas mon quotidien !

Une opération de com

La rencontre informelle permet à chacun de poser très librement ses questions

Questions d’ordre général : vous ne trouvez pas que personne ne parle de votre Grenelle de l’environnement / je n’ai pas la même impression, mais je compte sur vous pour propager l’information…

Ou questions très précises : on parle de changements climatiques, mais que comptez-vous faire pour les réfugiés climatiques, ceux qui doivent migrer à cause de ces changements climatiques ? L’Australie a déjà pris des mesures et le Canada se penche sur le sujet. / Jean-Louis Borloo prend des notes pour pouvoir approfondir le sujet.

Je l’ai dit plus haut, je suis sensible au sujet, mais pas spécialiste. Je ne pourrai donc pas juger de la pertinence des réponses.


Toujours est-il que le ministre parle semble-t-il franchement. Il est convaincu qu’il va y avoir des progrès grâce à ce Grenelle de l’environnement. Sa peur est que la mobilisation retombe une fois le Grenelle fini.
Il explique qu’il a de la chance d’arriver sur le sujet de l’environnement et du développement durable à un moment où tout le monde est sensible au sujet (cf. l’effet de mode que j’évoquais en préambule). Pour lui, nous n’avons pas le choix, nous devons agir. C’est “le sens de l’histoire”.
On ne peut pas lui donner tort, on ne peut que le trouver sympathique. Forcément.
Il va donc ressortir de cette rencontre, de cette opération de communication, avec un potentiel de sympathie et une médiatisation dans la blogosphère.
CQFD.
D’ailleurs, si vous regardez la plus part des articles des bloggueurs présents à la rencontre, c’est ce qui ressort : la sympathie, la franchise, l’humanité derrière le ministre.

Jeudi matin, j’ai reçu un mail de la chef de projet d’Ogilvy PR, m’indiquant que mon article pourrait être repris sur le site officiel du Grenelle de l’environnement.
Voila une opération de communication rondement menée.

« nous tenons à vous informer que si vous le souhaitez, votre billet, vos photos, vos vidéos, réalisés à cette occasion, peuvent être publiés en ligne, sur le site Internet du Grenelle
dans la rubrique « Je, tu, il…nous débattons ».

Ce que je retiens pour “le fil à couper le buzz” :
1/ un casting hétéroclite, mais finement réalisé
2/ une invitation à un événement inédit, une dimension “privilège” pour quelques “happy few

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