samedi 25 août 2007

La vraie vie des poissons

La Pinacothèque de Paris s’est installée Place de la Madeleine au début de cet été. Pour ce qui ne connaissent pas encore l’établissement, je précise tout de suite… ce n’est pas le musée de l’histoire de la pina colada, mais une galerie d’art.
Nous avions visité en juillet la rétrospective Roy Lichtenstein : Évolution. J’avais trouvé la démarche intéressante : au-delà de l’émotion suscitée par les oeuvres, elle expliquait la démarche de l’artiste, entre collages, peintures et sculptures. Elle montrait ses inspirations, de Van Gogh et Cézanne aux héroïnes de bandes dessinées américaines, en passant par Tintin et Donald Duck.
Mais si la Pinacothèque propose des rétrospectives de figures connues et reconnues de l’art contemporain, Marc Restellini, le directeur se fait un devoir d’ouvrir ses portes à de jeunes artistes.
En ce moment, et jusqu’à mi-septembre, on peut admirer une partie des travaux photos de
Anne-Catherine Becker-Echivard.


L’artiste s’inspire de son époque : citons rapidement la discrimination face au sida, les murs qui s’érigent dans les villes ou qui font des prisons, le travail à la chaîne et l’exploitation industrielle des homes, etc. Outre le fond, le message, ce qui interpelle, c’est la mise en scène artistique. Parce que Anne-Catherine Becker-Echivard est loin de montrer son sujet à la manière d’un reporter sans frontière. Loin loin de là ! C’est à travers la création d’un décor humoristique, onirique, esthétique, dans lequel des personnages à tête de poisson vont s’exprimer, jouer, parler, travailler… La photographe travaille avec de vrais poissons venant soit de Rungis soit du marché en bas de chez elle. Elle les lave, les écaille, les vide, en passe le corps à la poèle et garde la tête pour ses remarquables mises en scène.

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